(Français) Discours du Président Juncker au Parlement européen sur le Conseil européen d’octobre

Strasbourg, 5 October 2016

Guten Morgen, Herr Präsident.

Herr Ratspräsident, Mesdames et Messieurs,

Dans le discours sur l’état de l’Union que je vous ai présenté il y a quelques semaines, nous avons présenté en tant que Commission un programme d’actions concrètes dont nous voudrions qu’elles soient adoptées par les co-législateurs pendant l’année en cours. Il faudra absolument que nous ayons pour ambition de ressouder l’Union européenne et, pour le faire, il faudra que nous adoptions les textes législatifs qui sont pendants. Deux jours après le discours sur l’état de l’Union, je me suis rendu, comme les autres collègues du Conseil européen sauf une, à Bratislava, où nous avons pu constater que les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Bratislava ont salué le discours sur l’état de l’Union. Je vous rends attentifs au fait que c’est la première fois que les membres du Conseil européen saluent un discours du Président de la Commission, alors qu’auparavant ils ne prenaient même pas note. Le progrès ne saurait être arrêté.

Mais moi je voudrais que le Conseil européen salue tous les discours que je fais devant vous, surtout lorsqu’ils sont reçus avec tant de bienveillance que le dernier le fut.

Nous avons adopté à Bratislava une feuille de route qui porte le nom de cette belle ville slovaque, et cette Déclaration de Bratislava est restée en dessous de mes attentes parce qu’insuffisamment concrète. Nous avions en tant que Commission proposé un calendrier qui aurait obligé les uns et les autres de le respecter. Mais la Déclaration de Bratislava constitue une bonne plateforme pour nous permettre d’avancer. La présidence slovaque, son Premier ministre et le Secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Ivan, ont excellé dans l’art de réunir les points de vue des uns et des autres, ce dont il convient de se féliciter.

Cette année-ci, nous avons pour devoir interinstitutionnel – et suite à l’accord interinstitutionnel – de nous mettre d’accord sur un programme de travail entre les trois institutions avant la fin de l’année. Je voudrais que nous le fassions rapidement. Mais cet accord interinstitutionnel, cette idée de voir les trois institutions réunir leurs forces pour nous mettre d’accord sur un programme d’action est un réel progrès.

Je voudrais que le Conseil européen qui va se réunir à Bruxelles au cours de ce mois puisse se mettre d’accord sur des résultats concrets. Nous n’avons pas besoin de poèmes, nous n’avons pas besoin de déclarations solennelles; il faudra que nous adoptions un programme qui nous permettra d’avancer.

Cela est surtout vrai pour toutes les propositions que la Commission a présentées en relation avec l’Union numérique européenne. Nous avons présenté une trentaine d’initiatives et je voudrais que le Conseil et que le Parlement puissent les adopter avant le début de l’été, puisque les propositions que nous avons mises sur la table me paraissent être le maximum de ce qu’on pourra faire. C’est vrai pour le marché des télécommunications, c’est vrai pour la réforme des droits d’auteur, et c’est vrai pour l’organisation du spectre radioélectrique, décision absolument nécessaire pour que nous puissions avancer en matière d’Europe numérique. Ce sera un débat difficile et je voudrais que le Conseil européen décide lui-même. Si nous laissons aux différents ministres le soin de régler le spectre radioélectrique, j’ai peur que nous n’y arriverons pas. Je vous donnerai l’exemple de l’Allemagne: en Allemagne, il y a au moins 18 ministres qui sont compétents pour organiser le réseau radioélectrique. Et donc il faudra que les chefs eux-mêmes prennent des décisions qui me paraissent être importantes.

Pour ce qui est de la migration, le Conseil européen ou le quasi-Conseil européen de Bratislava a décidé qu’il faudra – c’est vrai pour la migration et pour les autres domaines d’action de l’Union européenne – que nous appliquions les décisions qui ont été prises. Comme le peuple hongrois s’est prononcé dans le même sens, je ne vois pas de difficultés insurmontables pour appliquer les décisions que d’ores et déjà nous avons prises. Pour ce qui est du régime d’après-Dublin dont le Conseil et le Parlement sont en train de discuter, il faudra voir dans quelle mesure nous arriverons à créer une intersection entre les points de vue des uns et des autres. Je l’ai dit – mais je ne la fais pas mienne – l’expression ‘solidarité flexible’. Je voudrais que nous trouvions un accord qui se distingue par sa dimension de solidarité.

La Bulgarie, puisque aujourd’hui sera inauguré en Bulgarie le mécanisme du contrôle des frontières extérieures et des côtes, peut compter sur nous. Nous avons fait savoir au gouvernement bulgare que nous allons donner 108 millions d’euros pour aider la Bulgarie. Il nous faudra envoyer en Bulgarie 130 fonctionnaires supplémentaires, et nous devons faire en sorte que la Bulgarie puisse acheter 50 véhicules qui leur permettront, aux Bulgares, de mieux contrôler leurs frontières.

L’arrangement avec la Turquie fonctionne. Il y a une année, en octobre 2015, arrivèrent en Grèce 10.000 réfugiés par jour. Aujourd’hui, 85 réfugiés viennent en Grèce, ce qui prouve à l’évidence – oui, l’Italie, Monsieur Lamberts, n’a pas de frontières communes avec la Turquie, si vous me permettez cette légère indication géographique. Nous avons conclu avec la Turquie un accord qui fonctionne, ce qui ne revient pas à dire que tout fonctionne en Turquie, évidemment.

Wir haben uns das Wort gegeben, dass wir in Sachen Flüchtlinge uns auch mit der Ursachenbekämpfung beschäftigen müssen. Deshalb lege ich großen Wert darauf, dass die Investitionsoffensive für Afrika so bald wie möglich Gestalt annimmt. Es wird möglich sein – durch diesen EFSI (Europäischen Fonds für staretegische Investititonen), der sich in Richtung Afrika bewegen wird – EUR 44 Milliarden an Investitionen vor Ort in Afrika loszutreten. Wenn die Mitgliedsstaaten dementsprechend ihren Beitrag leisten, könnten wir EUR 88 Milliarden in Afrika investieren. Anstatt Menschen aufs Meer zu schicken, ist es ratsamer, den Menschen durch ökonomisch zu rechtfertigende Investitionen zu helfen.

We have an issue as far as trade is concerned. I am not a blind free trader, but I know that trade is essential. EUR 1 billion more trade with the outside world leads to the creation of 14,000 jobs. I give you an example: we have concluded a trade agreement with South Korea. The total amount of the exchanges with South Korea is EUR 15 billion. Thanks to this agreement with South Korea, we created in Europe 210,000 jobs. So trade is not neutral, trade is a job creator. And we have to make sure that the agreement with Canada will enter into force after a certain number of months. We will have a summit with Canada later this month; I am in ongoing discussions with the Canadian Prime Minister today and tomorrow. And I do think that we will reach a final agreement, which will take on board – in a specific declaration – the concerns of all the Member States.

I was grateful to the President of the Council when he was mentioning trade defence instruments, because trade defence instruments are of huge importance. And we have to make sure that the proposals the Commission tabled – back in 2013, the Barroso Commission – will be adopted by the Council of Ministers. The fact is that in the Council of Ministers you have 12 States being in favour of enhancing, strengthening the trade defence instruments, and you have a group of 12 Member States who do not like the idea. They have to find an agreement amongst themselves, because you cannot explain to the public opinion – and mainly to those who are working – that we are opening the way for trade agreements with other nations without reinforcing the instruments we have to defend our industry and mainly our steel industry.

Mister President, that was it.

Thank you.