Remarks by President Charles Michel following the video conference of the members of the European Council of 25 March 2021

Ce sommet européen s’annonçait difficile. Difficile, parce que les points à l’agenda sont des points qui doivent nous mobiliser, nous encourager à prendre des décisions courageuses et complexes. Difficile aussi, parce que, jusqu’il y a quelques jours, nous pensions que cette réunion pourrait avoir lieu de manière physique. Et on sait que lorsqu’une réunion a lieu de manière physique, on peut déployer des manières de travailler qui ne sont pas possibles, ou plus difficiles, quand c’est une visioconférence.

C’est pour cela qu’il fallait être très engagés, afin de préparer de manière précise les différents sujets à l’ordre du jour. Et finalement, ce Conseil européen s’est bien déroulé.

Le premier sujet a été naturellement la première priorité depuis de très nombreux mois maintenant: le COVID-19 et l’urgence impérieuse qu’il y a à continuer à travailler pour améliorer en Europe la production de vaccins, et améliorer aussi la capacité de distribuer des vaccins dans les États membres. C’est la priorité absolue et nous sommes pleinement mobilisés, avec la Commission européenne et avec les États membres. La Commission a eu l’occasion de faire l’état des lieux sur le travail qui a été entrepris pour réussir, dans les prochaines semaines, à augmenter de manière substantielle la production et la livraison de vaccins vers les États membres.

Le COVID-19, c’est aussi l’occasion de faire le point sur base de la proposition de la Commission en lien avec le certificat vert numérique, cette capacité de travailler ensemble pour décider dans les prochaines semaines d’un instrument au service de la mobilité en Europe, au service aussi de la capacité à reprendre des activités plus normales, en faisant cela aussi avec nos partenaires sur le plan international.

Et puis, il y avait aussi à l’agenda des sujets internationaux, spécialement la question de la Turquie.

You know that Turkey and the eastern Mediterranean are a very important priority for the European Union and for our Member States. And you know that this is a difficult debate. It’s not the first time that we have this debate. We prepared the agreed conclusions very well. The conclusions are based on the idea that, first, we have decided to task the Commission and the High Representative to propose a possible positive agenda, but conditional. It means that we hope that Turkey will maintain a moderate behaviour, a positive behaviour in the next weeks and in the next months. And it means that we are ready, with the European Council, with the Member States, to put more concrete proposals on the table to have a more stable and a more predictable relationship with Turkey.  We identified the possible topics to improve the relationship: first the harmonisation of the Custom union, people-to-people activities and mobility. And, of course, the topic of migration. It is our intention to work very hard to be able to put some concrete proposals on the table. And we will have the occasion to come back to this, in June, at the level of the European Council.  I hope we will be able to take more formal decisions. But this is an important step in the right direction. This is an important topic.

On Russia. It was just an information point. And we intend to have a strategic debate on Russia in the forthcoming European Council. But we know our position because we had the occasion in recent days to express the European position on Russia.

We had also the occasion to tackle some economic topics, the Single Market and the Digital Agenda. Along with the Green Deal, our digital ambition is one of the two fundamental pillars for our new European model, for our new European paradigm. The decisions that we took today, in our conclusions, send a very strong signal that we will work actively with the Commission and the Member States to use our digital ambition as leverage. This will help us to improve economic development and innovation.  And this makes clear our priorities clear, in the short term, in the mid-term and in the longer term.

Je voudrais, sur cette question numérique, répéter que les orientations qui ont été validées aujourd’hui, donnent un cadre pour les prochaines années autour duquel la Commission et les États membres vont s’atteler pour progresser et trouver cet équilibre entre, d’une part, cette ambition de souveraineté numérique et cette volonté de s’inscrire dans des économies ouvertes. C’est ce chemin-là que nous voulons suivre.

On a aussi eu l’occasion, avec l’appui de la Banque centrale européenne, avec le président de l’Eurogroupe, de faire le point dans le cadre du sommet de la zone euro sur le redéploiement économique après cette crise du COVID-19 qui frappe le monde. On a aussi eu l’occasion de débattre du rôle international de l’euro. Nous sommes convenus d’un cadre qui va permettre aux États membres, à la Commission et aux ministres des finances de travailler dans les prochaines semaines sur les quatre piliers de ce cadre pour le renforcement du rôle international de l’euro.

Last but not least, tonight we had the occasion to have an exceptional European summit because, for the first time in 11 years, we welcomed the President of the United States. Last time was 11 years ago with Barack Obama. Tonight was an opportunity for the President of the United States to express his vision of the future cooperation between the EU and the United States. And it was also the opportunity for us, the European Union, to express our very strong commitment for this fundamental trans-Atlantic alliance.

On a eu l’occasion d’identifier les sujets sur lesquels nous allons être engagés ensemble. D’une part, bien sûr, le COVID-19, la nécessité de garantir l’accès aux vaccins, la nécessité de garantir la chaîne d’approvisionnement. C’est un point fondamental pour qu’il y ait des vaccins accessibles partout en Europe, aux États-Unis et partout dans le monde, notamment grâce au système COVAX pour lequel l’UE et les États-Unis sont mobilisés.

Nous avons aussi eu l’occasion d’aborder notre volonté commune de prospérité partout dans le monde, afin de faire progresser les conditions de vie. Et cela nécessite une mobilisation autour du pilier climatique et du pilier numérique.

Et puis, il y a un point clé, un point qui est central. Nous avons eu l’occasion de le mettre en évidence: l’Union européenne est un projet de paix. L’Union européenne est un projet de prospérité. Il se fonde sur des valeurs de dignité de chaque être humain, de démocratie, d’état de droit. Au siècle passé, après les atrocités de la Deuxième Guerre mondiale, les États-Unis, l’Europe, avec d’autres partenaires, nous avons jeté les bases d’un ordre multilatéral pour fonder la coopération fondée sur des règles. Dans les années qui ont suivi, cet ordre a été mis sous pression par l’empire soviétique qui a tenté d’imposer ses propres règles. On a eu la conviction que l’on pouvait faire triompher partout les valeurs de démocratie, d’état de droit. Mais nous constatons à nouveau que ces valeurs sont mises sous pression.

Nous constatons que nous faisons face à des menaces intérieures et extérieures: la désinformation, les cyberattaques, les menaces hybrides… Et plus que jamais, nous mesurons, États-Unis et Union européenne, avec nos partenaires qui partagent les mêmes valeurs, que nous avons une responsabilité pour les prochaines générations. Parce que nous savons que les décisions que nous serons capables de prendre ensemble sur le terrain de la démocratie, sur le terrain de la sécurité, sur le terrain de la stabilité, auront un impact pour nos enfants et nos petits-enfants. Et c’est fort de cette conviction que cette réunion a eu une dimension très concrète, opérationnelle: la volonté d’engager le dialogue, comme cela a été le cas lorsque, hier, le secrétaire d’État Blinken était présent ici.

Mais il y a aussi une autre dimension: c’est la manière dont on envisage la paix, la sécurité et notre responsabilité vis-à-vis du présent, mais aussi vis-à-vis de l’avenir.

Voilà les quelques éléments que je voulais partager avec vous. Vous le voyez, c’était un Conseil européen qui s’annonçait difficile, compliqué, un Conseil européen hors du commun par la présence d’un invité exceptionnel dans un moment carrefour de la vie politique internationale où nous souhaitons faire les bons choix, prendre la bonne direction et le faire avec des partenaires qui partagent les mêmes valeurs que nous. Merci.

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