Au moment où le Sommet de l’OTAN se tient à La Haye du 24 juin au 25 juin 2025, la réélection de Donald Trump à la présidence américaine interroge profondément la nature du lien transatlantique. Si les garanties de sécurité de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), article 5 et dissuasion nucléaire notamment, ne sont pour l’instant pas officiellement remises en cause ou amoindries, des projets de la nouvelle administration portent sur le désengagement de fonctions au sein de l’Alliance, en particulier le poste de SACEUR (Supreme Allied Commander Europe).
Au-delà de la vie politique américaine, ces projets ayant été critiqués par les présidents des commissions de défense du Sénat et de la Chambre des représentants, des réflexions sont aussi en cours au sein du comité militaire de l’OTAN. Dans ce cas, il s’agirait de réviser la structure de commandement et les contributions respectives des alliés en termes de personnels militaires.
Cet article considère les différentes possibilités d’évolution concernant les top jobs militaires de l’OTAN : chef du comité militaire (CMC), commandant suprême pour les forces alliées en Europe (SACEUR), commandant suprême pour la transformation (SACT), les trois commandements régionaux de forces interarmées (Joint Force Command, JFC) de Naples, Norfolk et Brunssum, ainsi que les trois grands commandements de domaine aérien à Ramstein (Aircom), terre à Izmir (Landcom) et maritime à Northwood (Marcom).
Cette réflexion sur la réforme des commandements prend en compte une particularité de l’OTAN : la plupart de ces top jobs sont réservés à des États ou à des régions et ne sont donc pas ouverts à la rotation entre États membres. Cependant, une réforme des commandements pourrait être l’opportunité d’introduire une plus grande dose de rotation entre les États membres, et donc de représentativité politique et géographique. Il s’agirait aussi d’accorder plus de place aux États européens pour prendre en compte leur montée en puissance, sans effacer les différences de potentiel militaire.
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Amélie Zima is a Research Fellow and Head of European and Transatlantic Security Program at Ifri’s Security Studies Center.